Episode 4 : sauve qui peut !
Je parcours le long corridor désert, les battements de mon cœur s'accélèrent à mesure que la distance s'amenuise. Je me retourne sans arrêt pour vérifier mes arrières, des fois que l'on m'attaquerait par surprise. Je ne suis qu'à un tiers du parcours et ma chemise est déjà complètement trempée de sueur. Et si je restais près de l'ascenseur ? Non, non, ça ne servirait à rien, je dois trouver une autre sortie pour m'échapper de ce lieu au plus vite, je vais en devenir fou.
Le silence est pesant, anormal, comme ces instants avant la tempête, ces moments où tout s'arrête, où la vie suspend son souffle, avant que tout n'éclate furieusement en un déchaînement terrible que plus rien ne retient.
Des plaques carrées, similaires à des trappes pour laisser passer les animaux dans un sens mais pas dans un autre, jalonnent la paroi de droite. Une interprétation qui ne me plait pas des masses commence à émerger dans ma tête… non non non ! Ils ne feraient pas ça tout de même ! Ils ne m'auraient pas conduit dans un passage réservé aux animaux, qu'est-ce que j'y ferais ? L'appât ? Le repas de tigres et lions affamés libérés d'une centaine de cages dissimulées derrière ce mur ? Des crocs de bêtes sauvages avides de chair fraîche, poursuivant mon pauvre corps affolé qui s'échinerait à s'enfuir pour leur échapper, et qui ne découvrirait qu'une immense arène aux gradins peuplés de spectateurs en liesse comme issue au bout de ce tunnel ?
C'en est trop ! Je ne peux plus respirer, ni attendre d'être dévoré sans rien faire. Mes jambes survoltées s'emballent en une course désespérée. Faut que je m'échappe de cet enfer ! Vite ! Vite ! Encore plus vite ! Je cours comme un damné enragé de survie. La fin du couloir se profile. Des murmures de voix me parviennent à mesure que j'avance, le bruit s'amplifie. C'est une arène ! Cela ne peut venir que d'une arène, j'avais raison ! Je ne me retourne même pas pour vérifier la présence des félins à mes trousses, je suis tellement persuadé de leur réalité que je n'ai pas besoin de les voir pour y croire.
J'atteins enfin l'extrémité de la galerie, deux portes battantes se tiennent closes sur la droite. Je les ébranle avec brutalité. Le choc des lourdes portes et mon épuisement me font perdre l'équilibre. Je trébuche l'épaule en avant, les pieds cherchant l'appui du sol sans succès. Je m'étale de tout mon long et glisse sur quelques mètres avant de m'immobiliser au milieu de…
Photo de mon canon argentique - Puma du dresseur Kid Bauer