Roman - Page 7
On me pousse fermement à travers des séries de couloirs, pour finalement me jeter dans une grande pièce remplie d’esprits déjantés.
— P’tit déjeuner !
Un plateau me tombe sous le nez.
— Eh le cuisto, comment je mange ?
L’homme revient sur ses pas et me détache les bras que l'on venait de me ligoter juste auparavant par précaution.
— Le cuisto s’appelle Marc !
— Eh le cuisto, comment tu sais que je bois du café et pas du chocolat ?
— Parce que tu n’as aucun secret pour nous Petite !
— Je peux recevoir des coups de fil ou du courrier ?
— Et même des visites si t’es sage.
— C’est idiot, personne ne sait que je suis là.
Je plonge la tête dans le bol, je sens sa grosse main sur mon épaule.
— Tu peux prévenir des amis si tu veux…
— Ouais j’imagine la réaction, allô salut c’est moi, je suis dans un asile de fous pour une durée indéterminée, tu passes me voir ?
— De toute façon, la direction prévient toujours les principales personnes intéressées…
Je me lève d’un bond, renversant la table et tout son contenu se répandant sauvagement sur le carrelage.
— Qui ? Qui est au courant ?
— Allons, on se calme !
Il tente de me maîtriser sans succès. La salle entière est en alerte. J’attrape la table pour l’envoyer contre le mur, les chaises qui me tombent sous les mains, suivent le même chemin, je suis déchaînée.
— Qui ? Qui ? Vous n’avez pas le droit de faire ça, qui est au courant ?
— On reste tranquille, c’est fini !
Il tapota sur son bip afin d'appeler la cavalerie des infirmiers à la rescousse.